Comment l’expatriation participe-t-elle à la santé mentale des femmes françaises ?

psychologue en ligne pour expatriée

 

Faut-il vraiment tout plaquer pour être plus heureuse ?

 

Ah, l’expatriation ! Ce doux rêve de partir sous les cocotiers (ou sous la neige, selon les goûts), de troquer la baguette contre des tacos ou des sushis, et de dire fièrement : "Moi ? Oh, je vis à l’étranger maintenant." Mais au-delà du cliché de l’aventure, déménager à l’autre bout du monde a un impact profond sur la santé mentale.

Alors, messieurs-dames (mais surtout mesdames, puisque c’est vous qui nous intéressez ici), faut-il faire ses valises pour aller mieux ? L’expatriation est-elle une échappatoire ou un vrai tremplin vers l’épanouissement psychologique ? Cet article vous emmène à la croisée des sciences sociales, de la psychologie et des témoignages concrets pour explorer cette grande question...

 


 

Pourquoi tant de françaises sautent-elles le pas ?

 

Crise existentielle ou quête de sens ?

Soyons honnêtes : une française qui part vivre à l’étranger n’est pas juste une globe-trotteuse en quête d’aventure. Les études montrent que l’expatriation féminine est souvent motivée par un mélange de curiosité culturelle, d’opportunités professionnelles, mais aussi (et surtout) d’une volonté de redéfinition personnelle (Furnham, 2019).

 

Certaines fuient le stress parisien et son trop bien connu métro-boulot-dodo, d’autres suivent un conjoint, et d’autres encore réalisent que leur carrière ou leur bien-être pourrait mieux s’épanouir sous d’autres latitudes (Jannesari & Sullivan, 2021).

 

En bref, le départ est rarement un simple caprice, mais plutôt une réponse à une envie profonde de changement.

 


 

L’expatriation, un remède miracle contre le stress ?

 

Le choc culturel, c’est bon pour le moral ?

Bonne nouvelle : vivre à l’étranger pousse à sortir de sa zone de confort, et cela a des effets psychologiques plutôt positifs. Les recherches en psychologie interculturelle indiquent que l’adaptation à un nouvel environnement renforce la résilience et stimule la plasticité cérébrale (Berry, 2017).

 

Moins bonne nouvelle : les premiers mois peuvent ressembler à un grand huit émotionnel. Entre la barrière de la langue, les différences culturelles et l’éloignement familial, certaines expatriées passent par une phase de blues intense (Ward, Bochner, & Furnham, 2020).

 

Cependant, avec le temps, la plupart développent des mécanismes d’adaptation qui les rendent plus fortes et plus confiantes.

 

Et si on parlait des bienfaits sur la confiance en soi ?

Prendre un billet aller simple, chercher un logement, affronter une administration kafkaïenne en langue étrangère… Tout cela forge un caractère ! De nombreuses études montrent que les femmes expatriées développent une plus grande autonomie et une meilleure estime de soi en s’adaptant à de nouveaux environnements (Shaffer et al., 2012).

 

Bref, s’expatrier, c’est un peu comme une thérapie comportementale grandeur nature : on affronte ses peurs, on apprend à gérer le stress et on gagne une bonne dose d’assurance au passage.

 


 

Les pièges de l’expatriation : tout n’est pas rose sous les palmiers

 

L’isolement social : un facteur de vulnérabilité

Si l’expatriation peut booster le moral, elle peut aussi être source de solitude. Loin de la famille et des amis, certaines femmes ressentent un manque de soutien affectif, ce qui peut aggraver les symptômes d’anxiété et de dépression (Selmer & Lauring, 2020).

 

Les femmes suivant un conjoint expatrié sont particulièrement à risque. Elles se retrouvent parfois privées d’une activité professionnelle et doivent reconstruire leur identité dans un contexte inconnu (Mohr & Klein, 2017).

 

Le syndrome de l’imposteur en terre étrangère

Vous pensiez que l’expatriation allait révéler la superwoman en vous ? Peut-être. Mais elle peut aussi réveiller un syndrome bien connu : celui de l’imposteur. Se retrouver dans un milieu où l’on ne maîtrise pas tous les codes sociaux et professionnels peut générer un stress intense et une remise en question permanente (Harvey & Moeller, 2009).

 

Heureusement, ces défis peuvent être surmontés : se créer un réseau local, pratiquer la méditation, et surtout, accepter que l’on ne peut pas tout maîtriser du premier coup sont des stratégies efficaces pour atténuer ces effets négatifs.

 


 

Alors, partir ou ne pas partir ?

 

Spoiler alert : tout dépend de votre état d’esprit

L’expatriation peut être une incroyable opportunité de développement personnel et professionnel, à condition d’être préparée aux défis qu’elle implique. Les recherches montrent que celles qui adoptent une approche proactive – en s’intégrant socialement, en maintenant des liens avec leurs proches et en se donnant du temps pour s’adapter – tirent un bénéfice psychologique durable de cette expérience (Haslberger, Hippler, & Brewster, 2014).

 

Les clés pour une expatriation réussie

  • Se fixer des objectifs clairs : Savoir pourquoi vous partez et ce que vous attendez de cette expérience.
  • Maintenir un équilibre : Un bon réseau social et des activités qui vous plaisent aident à garder le moral.
  • Accepter les hauts et les bas : Il est normal d’avoir des moments de doute, mais cela fait partie du processus.

 


 

L’expatriation, un défi psychologique et une opportunité en or

 

Loin d’être une simple parenthèse enchantée, l’expatriation est une véritable aventure humaine qui, bien préparée, peut s’avérer bénéfique pour la santé mentale. Elle pousse à se réinventer, à sortir de sa zone de confort et à se découvrir sous un jour nouveau.

 

Alors, si l’idée de partir vous titille, sachez que vous ne serez pas seule dans cette aventure. Et surtout, rappelez-vous : où que vous soyez, il y aura toujours une boulangerie (ou un ersatz de baguette) quelque part pour vous rappeler d’où vous venez.

 

Vous hésitez encore à prendre l’avion ? Venez en discuter, et surtout, rappelez-vous que la santé mentale, c’est comme une valise : mieux vaut la préparer avant de partir ! 🚀

 


 

Références

 

Berry, J. W. (2017). Acculturation: A conceptual overview. In S. J. Schwartz & J. B. Unger (Eds.), The Oxford Handbook of Acculturation and Health (pp. 13-30). Oxford University Press.

Furnham, A. (2019). Culture shock: A review of the literature for practitioners. Psychology and Culture, 28(2), 34-56.

Haslberger, A., Hippler, T., & Brewster, C. (2014). Managing talent in global assignments. Palgrave Macmillan.

Harvey, M., & Moeller, M. (2009). Expatriate stress: The role of reality vs. expectations. Journal of Global Mobility, 17(1), 15-32.

Jannesari, M., & Sullivan, C. (2021). Women, work and expat life: Balancing identity and opportunity. International Journal of Human Resource Management, 32(3), 456-475.

Selmer, J., & Lauring, J. (2020). Expatriate well-being and adjustment: The gender perspective. Journal of Cross-Cultural Psychology, 51(5), 637-654.

Shaffer, M. A., Kraimer, M. L., Chen, Y. P., & Bolino, M. C. (2012). Choices, challenges, and career consequences of global work experiences: A review and future agenda. Journal of Management, 38(4), 1282-1327.

Ward, C., Bochner, S., & Furnham, A. (2020). The psychology of culture shock (2nd ed.). Routledge.